Péridurale avec un tatouage dans le bas du dos : est-ce vraiment une contre-indication ?
Il est largement répandu parmi des célébrités comme Britney Spears, Jessica Alba et Nicole Richie d’avoir un tatouage sur le bas du dos, un style qui revient à la mode régulièrement depuis deux décennies. Cependant, une idée reçue persiste : celle qui suggère que ce type de tatouage pourrait empêcher la réalisation d’une péridurale lors de l’accouchement. Toutefois, cette affirmation mérite d’être grandement nuancée.
En réalité, avoir un tatouage sur les lombaires ne constitue pas un obstacle systématique à la réalisation d’une péridurale. Cependant, il est crucial de ne pas effectuer l’injection directement sur l’illustration tatouée. Le danger réside dans le fait que l’encre pourrait être transportée par l’aiguille dans le système nerveux central lorsqu’elle traverse la peau. Il est donc nécessaire de trouver un petit espace sans encre, bien que cet espace soit presque toujours présent, étant donné que la plupart des tatouages ne couvrent pas entièrement la zone ou incluent des parties non encrées.
« Il est bon de savoir que les risques associés à une rachianesthésie, qui est une technique d’anesthésie similaire à la péridurale, sont identiques. Toutefois, l’aiguille utilisée dans la rachianesthésie est plus fine, ce qui réduit le risque de complications en augmentant la précision de l’injection », explique le docteur Houcine Amrouni, anesthésiste.
Quand et pourquoi éviter la péridurale en présence d’un tatouage sur la colonne vertébrale ?
Dans le cas où un tatouage recouvrirait complètement la région basse de la colonne vertébrale sans laisser d’espace non tatoué, il serait effectivement difficile de procéder à une péridurale. Toutefois, selon les experts, ce scénario est extrêmement rare car la majorité des tatouages comportent des espaces non encrés ou ne sont pas entièrement denses.
Le risque principal serait que l’encre entre dans le liquide céphalo-rachidien, entraînant un risque d’infection ou de complications neurologiques sérieuses comme une méningite. Cependant, ces complications restent théoriques puisqu’aucun cas n’a été rapporté jusqu’à présent dans les études médicales.
« En fait, la seule complication documentée par la Société française d’anesthésie et de réanimation était une sensation de brûlure au site d’injection. Même ce symptôme pourrait ne pas être directement lié au tatouage. Il est donc rare de refuser une péridurale pour la présence d’un tatouage dans le dos », affirme le Dr. Houcine Amrouni.
Péridurale pendant l’accouchement : comment se déroule cette anesthésie ? Où pique-t-on ?
La péridurale est une méthode d’anesthésie loco-régionale qui insensibilise la partie inférieure du corps. Elle est principalement utilisée lors des accouchements par voie basse pour réduire la douleur de la future mère.
L’injection est réalisée dans la colonne vertébrale au niveau des lombaires, au centre du dos. L’anesthésique est administré localement, ajusté en fonction des besoins de la patiente tout au long de l’accouchement.
La rachianesthésie, bien que similaire, est moins fréquemment utilisée. Elle diffère de la péridurale par l’absence de cathéter permettant des injections répétées. Le produit anesthésiant est injecté en une seule fois et agit pendant la durée de l’intervention.
Quelles alternatives en cas de contre-indication à la péridurale ou à la rachianesthésie ?
Si un tatouage ou une autre condition empêche l’utilisation de la péridurale ou de la rachianesthésie lors d’un accouchement par voie basse, d’autres méthodes peuvent être envisagées pour gérer la douleur.
L’inhalation de gaz analgésiques, souvent du protoxyde d’azote ou des gaz halogénés, peut être utilisée. Un masque est placé sur le visage de la mère à chaque contraction pour inhaler le gaz, retiré entre les contractions.
Une autre option est l’administration de morphine en mini-doses par voie intraveineuse, qui est efficace et sûre pour le bébé.
Des méthodes non médicamenteuses peuvent également être envisagées, telles que la sophrologie, l’hypnose, le chant prénatal, ou l’acupuncture, qui sont pratiquées dans certaines maternités pour cibler spécifiquement les douleurs lombaires.
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