Tramadol : un médicament opioïde largement prescrit
Le tramadol, ainsi que d’autres opioïdes comme la morphine ou la méthadone, sont couramment utilisés en France pour traiter les douleurs sévères. Cependant, ces médicaments comportent des effets secondaires et des risques d’addiction que les patients doivent connaître. Diane Wattrelos, qui partage son expérience sous le pseudonyme @les_maux_en_couleurs sur Instagram, nous dévoile son parcours avec le tramadol dans son ouvrage Addict sur ordonnance, publié par les éditions LEduc.
Diane est une trentenaire qui cache derrière son sourire les épreuves d’une maladie douloureuse appelée algie vasculaire de la face. Pour gérer cette douleur extrême, elle a été mise sous tramadol par son médecin, médicament qu’elle a pris en toute confiance. Elle partage son histoire pour sensibiliser sur les dangers de ce traitement.
Quand avez-vous commencé à prendre du tramadol ?
Luttant contre l’algie vasculaire de la face, Diane a été prescrite tramadol par ses médecins pour apaiser ses douleurs. Malgré neuf ans de traitement, aucun professionnel de santé ne l’avait avertie de son potentiel addictif. « Je n’ai jamais été informée de cela par aucun médecin, » raconte-t-elle.
Quand avez-vous réalisé que le tramadol posait problème ?
Le problème est devenu évident lorsque son mari lui a fait remarquer son comportement inhabituel lié à ce médicament. Diane expérimentait des symptômes de sevrage tels que des sueurs et des douleurs corporelles lorsqu’elle oubliait de le prendre. Ces signes ont été initialement confondus avec des symptômes de sa maladie. La prise de conscience a été déclenchée par un épisode de l’émission « Zone Interdite » traitant des addictions, où Diane s’est identifiée aux témoignages d’autres individus dépendants.
Comment s’est passée votre prise en charge médicale ?
Le diagnostic de l’addiction a été finalement posé par une neurologue attentive, qui a orienté Diane vers un service spécialisé dans la gestion de la douleur. Par la suite, elle a été prise en charge par un CSAPA (Centre de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), où le terme « addict » a été clairement appliqué à sa situation.
Diane insiste sur l’importance du soutien des professionnels de santé et encourage ceux qui luttent contre une addiction aux opioïdes à chercher de l’aide spécialisée.
Quelle a été la réaction sur Instagram après avoir partagé votre expérience ?
Sur Instagram, la révélation de son addiction a suscité de nombreuses réactions et a permis de briser le silence autour de ce sujet. Beaucoup de personnes se sont retrouvées dans son témoignage, démontrant que l’addiction peut toucher n’importe qui, y compris des individus bien intégrés dans la société.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, Diane continue de vivre avec son addiction bien qu’elle ne prenne plus ni tramadol ni morphine. Elle souligne que l’addiction est une maladie chronique et non une question de volonté.
Quel message souhaitez-vous transmettre ?
Diane appelle les médecins à mieux informer leurs patients sur les risques d’addiction liés aux opioïdes et plaide pour une meilleure prise en charge des personnes dépendantes. Elle souhaite également que l’addiction soit davantage démystifiée et que les gens n’hésitent pas à se tourner vers des structures comme les CSAPA pour obtenir de l’aide.
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