Intervention précoce en cas de lésions précancéreuses du col utérin
En France, chaque année, environ 3 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du col de l’utérus. Ce diagnostic est souvent le résultat de l’analyse de frottis et de tests HPV qui détectent soit des lésions précancéreuses, soit une infection par un papillomavirus humain (HPV) à haut risque.
Lorsque les résultats de ces tests sont inquiétants, le gynécologue procède à une colposcopie, un examen minutieux du col de l’utérus sous microscope, réalisé généralement dans le cabinet médical. Ce procédé permet d’identifier les zones anormales et de prélever des échantillons pour biopsie. Si la présence de cellules précancéreuses est confirmée, une intervention chirurgicale est alors planifiée.
La conisation du col utérin réalisée en salle d’opération
L’opération, connue sous le nom de conisation, se déroule en salle d’opération et peut être effectuée sous anesthésie locale ou générale, selon les préférences de la patiente. L’objectif est de retirer la partie affectée du col utérin.
« La conisation consiste à enlever généralement un segment du col de l’utérus d’environ 1 à 2 centimètres de diamètre et 1 cm de hauteur, sachant que le col mesure environ 5 cm de hauteur », explique le Pr Jean Gondry, gynécologue.
Après l’intervention, la cicatrisation se fait naturellement, sans nécessité de sutures. « Il peut y avoir des saignements mineurs pendant environ 15 jours, après quoi la plaie cicatrise », ajoute le Pr Gondry.
Il est crucial que cette intervention soit réalisée par un gynécologue expérimenté pour minimiser les risques de complications. Certains professionnels adhèrent à une charte de qualité qui garantit le respect des bonnes pratiques, disponible sur le site de la Société française de colposcopie.
Quels sont les risques liés à l’ablation partielle du col de l’utérus?
Retirer une partie du col de l’utérus n’affecte pas la fertilité de la femme, et ses chances de concevoir restent inchangées. Toutefois, il existe un léger risque accru que la grossesse ne soit pas menée à terme. Le Pr Gondry se montre rassurant à ce sujet.
« L’ablation de plus de 1 cm de hauteur du col peut doubler ou tripler le risque d’accouchement prématuré avant 8 mois de grossesse. Cependant, le risque naturel est seulement de 8 à 9 %. Ainsi, dans 80 % des cas, une grossesse peut être menée à terme suite à une conisation », précise le Pr Gondry.
Il est également possible que la cicatrice après l’opération puisse obstruer l’orifice du col de l’utérus, rendant les examens de suivi plus complexes, bien qu’il n’y ait pas d’autres conséquences majeures, assure le Pr Gondry.
Parfois, l’ablation complète de l’utérus est nécessaire
Dans certains cas, en fonction de la localisation et de la gravité des cellules anormales, le chirurgien peut être contraint de retirer l’utérus. Cette mesure concerne environ 10 % des cas et est généralement envisagée pour les femmes qui ne désirent plus avoir d’enfants. Autrement, seul le col de l’utérus est retiré et la patiente reste sous surveillance médicale.
Traitement des stades avancés du cancer du col de l’utérus
Lorsque le cancer est plus avancé et s’est étendu en profondeur dans le col de l’utérus, le plan de traitement doit être adapté. Cela peut inclure une hystérectomie (ablation de l’utérus) accompagnée d’un curage des ganglions lymphatiques du pelvis. Si la tumeur s’est propagée et mesure plus de 4 cm de hauteur, « la chirurgie n’est plus une option. Une chimiothérapie et une radiothérapie sont alors immédiatement proposées », explique le Pr Gondry.
Le traitement du cancer du col de l’utérus et son pronostic
Au stade avancé, le pronostic peut être plus réservé, mais un traitement précoce permet de guérir le cancer du col de l’utérus dans 70 à 80 % des cas. Des séquelles urinaires et digestives peuvent subsister, sans oublier l’impossibilité de procréer après une hystérectomie.
L’importance du dépistage du cancer du col de l’utérus
Le Pr Gondry insiste sur l’importance du dépistage et de la prévention du cancer du col de l’utérus. Les examens de dépistage, tels que le frottis ou le test HPV selon l’âge, sont pris en charge par le système de santé. Une vaccination est également proposée aux jeunes filles de 11 à 14 ans pour les protéger efficacement contre les papillomavirus responsables du cancer du col de l’utérus.
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