Comprendre l’hormonothérapie : Indications et effets
Dans le contexte actuel où les discussions sur le cancer se multiplient, notamment avec des personnalités publiques comme Carla Bruni qui partagent ouvertement leur expérience avec la maladie, l’hormonothérapie se présente comme une option de traitement cruciale. En mars 2023, Carla Bruni a partagé lors du podcast « Allez, j’ose » son parcours avec le cancer du sein et son choix de l’hormonothérapie pour prévenir la récidive. Mais que savons-nous vraiment de cette thérapie ? À qui est-elle destinée ?
L’hormonothérapie : une option pour les cancers sensibles aux hormones
Chaque année en France, plus de 430 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués. Face à la diversité de cette maladie, les options de traitement varient et incluent la chirurgie, la radiothérapie et divers médicaments dont la chimiothérapie, l’hormonothérapie, les traitements ciblés et l’immunothérapie.
La Ligue contre le cancer précise que bien que tous les patients ne reçoivent pas les trois types de traitements, une combinaison de plusieurs approches peut souvent offrir de meilleurs résultats qu’une approche unique.
Particulièrement indiquée pour les cancers dits « hormonodépendants » ou « hormonosensibles », l’hormonothérapie est fréquemment utilisée pour traiter certains cancers du sein et de la prostate. Ces cancers possèdent des cellules qui présentent des récepteurs pour certaines hormones naturelles, accélérant leur croissance. Chez les femmes, il s’agit principalement des œstrogènes et de la progestérone, tandis que chez les hommes, ce sont les androgènes, notamment la testostérone.
Principe de fonctionnement de l’hormonothérapie
Cette thérapie vise à interférer avec la production ou l’activité des hormones au niveau des ovaires ou des testicules et des tumeurs, sans pour autant éliminer les cellules cancéreuses. Elle réduit plutôt leur prolifération.
Elle utilise des substances appelées antagonistes hormonaux, qui se fixent aux récepteurs hormonaux des cellules cancéreuses, bloquant ainsi l’effet stimulant des hormones naturelles sur ces cellules. Cette information est confirmée par la Ligue contre le Cancer.
Pour le cancer de la prostate
Dans le traitement du cancer de la prostate, l’une des formes d’hormonothérapie consiste à réduire la production de testostérone par les testicules, soit par chirurgie, soit par médication (analogue de la LH-RH). Les antiandrogènes, qui bloquent l’action de la testostérone sur les cellules cancéreuses, peuvent également être utilisés.
Pour le cancer du sein
Concernant le cancer du sein, on utilise les antiœstrogènes comme le tamoxifène, qui empêchent les œstrogènes de stimuler les cellules cancéreuses, ainsi que les inhibiteurs de l’aromatase qui limitent la production d’œstrogènes chez les femmes ménopausées. Les analogues de la LH-RH peuvent être prescrits pour stopper la production d’hormones féminines par les ovaires chez les femmes non ménopausées, avec des dosages ajustés selon les individus, précise l’Institut national du cancer.
Hormonothérapie : bénéfices et défis
L’hormonothérapie est souvent recommandée soit seule, soit en complément d’autres traitements pour réduire le risque de récidive ou avant une intervention chirurgicale pour diminuer la taille de la tumeur. Malgré son rôle crucial dans le traitement des cancers hormonodépendants, cette thérapie, qui peut s’étendre sur plusieurs années, n’est pas exempte d’effets secondaires, nécessitant une prise en charge adaptée, selon la Fondation ARC.
Les effets indésirables incluent la prise de poids, les bouffées de chaleur, la baisse de libido, l’impuissance, les troubles de l’éjaculation, et l’irritabilité. Bien que temporaires, ces effets peuvent être difficiles à gérer et peuvent pousser certains patients à envisager d’interrompre le traitement. Toutefois, il est crucial de considérer l’importance thérapeutique de l’hormonothérapie, souligne la Fondation.
Les patients sont encouragés à discuter des effets secondaires avec leur médecin, car il existe des traitements pour atténuer les bouffées de chaleur et combattre les dysfonctions sexuelles. Pour minimiser la prise de poids, il est conseillé de maintenir une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière, reconnues pour réduire le risque de récidive.
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